• VI. Les dangers et les risques

     

    VI. Les dangers et les risques.

    a) Santé.

    Les propriétés qui rendent les nanomatériaux si intéressants, peuvent aussi engendrer des risques pour l'homme et notamment pour sa santé.

    «Ce qui n’est pas réactif, n’est pas toxique, or les nanoparticules sont très réactives. Elles représentent donc une toxicité potentielle». Le premier danger serait que ces nanoparticules puissent entrer dans les cellules de l’organisme. «Nous n’avons aucune certitude, mais il se pourrait que celles qui se trouvent dans les crèmes solaires pénètrent à travers la peau».

    Les nanotechnologie peuvent pénétrer dans le corps par les voix respiratoires, le système digestif ou la peau et se propager dans les tissus par les vaisseaux sanguins, a expliqué le Dr Hans Peter Hutter, médecin spécialisé en hygiène environnementale à Vienne.



    Dans l’axe du plan d’action 2008-2012 du ministre de l’emploi, les risques en rapport avec la nanotechnologie sont mentionnés comme un des nouveaux risques pour lesquels des méthodes d’identification et d’évaluation doivent être développées, ce qui montrent que le gouvernement s'intéresse de plus en plus a ces nouvelles technologies.



    Les scientifiques se tournent aujourd'hui vers la question du danger de ces nouvelles technologie pour savoir si elles peuvent être nocives pour l'homme, si il y a des risques notamment au niveau toxicologique, si avec une réactivité élevée elles présentent une interaction avec le corps...

    Actuellement on peut constater que les connaissances sur les risques des nanotechnologies sont très limitées. En effet, nous ne connaissons pas les limites pour éviter les dangers et la seule certitude que l'on a est que les propriétés chimiques de ces nanomatériaux sont très particulières.

    On peut néanmoins, grâce aux recherches, dire que certaines nanoparticules peuvent pénétrer dans la peau, se déplacer dans l'organisme ou s'accumuler à l'intérieur de certains organes (poumons, cerveau, foie, rate, os...), alors qu'un premier bilan indique une toxicité tolérée. Désormais, des recherches ont clairement indiqué que la toxicité dépendait de multiples facteurs (taille, forme, réactivité, composition chimique...), mais aussi de la voie et de la durée d'exposition. De plus, le développement continuel de nouveaux matériaux explique qu'on ne peut pas étudier tout leur effet sur notre santé.

    Des mesures sont donc prises, sous forme de précaution pour limiter l'exposition des personnes et donc protéger au maximum leur santé. Des procédures sont en train d'être instaurées pour prévenir le développement de maladies, pour les personnes qui sont en contact avec ces nanoparticules (les professionnels) et certains organismes recommandent d'axer les recherches sur les moyens de prévention et de contrôles sur l'exposition professionnelle.







    b) Environnement

    D'après certains rapports et de nombreuses estimations, des nanoparticules seront disséminées dans les années à venir, dans l'environnement ou l'eau. Afin de répondre aux questionnements de la Direction générale de la Santé, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments a récemment publié deux rapports : l'un sur les nanoparticules manufacturées dans les eaux, l'autre sur les nanoparticules dans l’alimentation humaine et animale. Travaux dont les conclusions appellent à la prudence.

    Alors que la pollution de l'eau est déjà fermement critiquée en France la dissémination massive de nanoparticules dans l’environnement constitue un nouveau thème d’inquiétude pour notre avenir. Le débat ne fait que commencer, mais les nanotechnologies pourraient induire une reconsidération complète sur la pollution de l’eau.

    Certaines agences ont été sollicitées par le gouvernement afin de faire le point sur les connaissances concernant les nanotechnologies, pour éviter tout risque et assurer une eau saine malgré l'intrusion de nanoparticules dans celle-ci. Cette requête a été menée et un bilan a été fait concernant les recommandations à faire suite à la mise en circulation de produits issus de la nanotechnologie et quant aux risques sanitaire à considérer.

    Des connaissances encore insuffisantes :

    «Bien que les perspectives technologiques ouvertes par les nanotechnologies semblent immenses, notamment dans le domaine de la santé, les connaissances sur la toxicité des nanoparticules manufacturées sont lacunaires.

    En outre, de nombreuses questions restent à résoudre avant de pouvoir évaluer les risques et les bénéfices liés à ces composés. Ceci est notamment lié au fait qu’il n’existe pas de méthode permettant de mesurer et de suivre le devenir de nanoparticules manufacturées dans des matrices complexes (environnement, aliments, organisme, etc.).»



    La prudence est de mise :



    Considérant ces incertitudes, l’Afssa, de même que d’autres instances internationales, «a conclu à l’impossibilité d’évaluer l’exposition du consommateur et les risques sanitaires liés à l’ingestion de nanoparticules ».

    En conséquence, l’Agence recommande « la prudence à l’égard de l’utilisation de nanotechnologies ou de nanoparticules en alimentation humaine et animale. Elle préconise également que la présence de ces substances dans l’alimentation fasse l’objet d’une déclaration systématique et d’une demande d’autorisation de mise sur le marché, dans le cadre d’une réglementation (à mettre en place) ».